lundi 29 septembre 2008

New life in DC


Alors voilà...

Trois semaines plus tard, il se remet au boulot, reprend sa plume, un peu honteux certes de n'avoir donné aucune nouvelle depuis tout ce temps mais heureux de vous annoncer que beaucoup de choses ont changé.

''New life in DC'' he says.

C'est assez difficile de reprendre le cours de ce blog, tant il y aurait de choses à dire. Je me lance donc sans trop y croire dans une description légère de cette nouvelle vie.

Tout va (presque) très bien. Washington est une ville incroyable à découvrir, très différente de l'image caricaturale que l'on peut avoir des US.

Différente d'abord parce que dans le quartier chic du coin (Georgetown, où se trouve l'ambassade), les petites maisons fleuries sont légion, loin, bien loin des gratte-ciels de New York ou de la Tour Coca-Cola à Atlanta.

Différente aussi, parce que dès qu'on s'aventure en dehors des quartiers ''safe'', on nous dit que le Sud-Est de la ville est le Saint Denis du 93 en pire. Ce qui est étrange c'est de s'apercevoir que Washington est une ville Black. Les Afro-américains représentent environ 70% des habitants de DC et les chauffeurs de taxi sont souvent d'origine éthiopienne. Et je trouve ca assez génial et beau de savoir que la capitale historique et culturelle des US est un lieu fort de la communauté Black, surtout quand un Afro-américain est encore en course pour la Maison Blanche.

On se dit alors qu'ici tout devient possible.

Différente encore parce que l'image de la junk food américaine et ses conséquences sur la condition physique des Américains semblerait presque obsolète parce qu'un sport national règne au pays de l'Oncle Sam : le jogging. C'est hallucinant de voir tous les jeunes ( ou moins jeunes) américains courir à n' importe quelle heure de la journée. Plus que le baseball, le foot américain, ou le hockey, on en vient presque à avoir des remords de ne pas courir avec eux.

L'Amérique.. Un pays où les libertés d'expression et d'opinion sont deux des plus grandes fiertés nationales: il n'est pas rare par exemple de voir les gens courir torse nu dans les rues de la ville ou de tomber sur des personnages assez spéciaux ( un vieux monsieur passe sa journée devant l'Ambassade du Vatican en portant une énorme pancarte: ''Pope hides pedophiles'', et j'ai croisé un type qui portait un uniforme nazi sur le chemin du boulot ce matin). Toucher à ces libertés fondamentales, c'est toucher au patriotisme américain.

L'Amérique, un pays où under 21 c'est no fuckin'way pour sortir dans un bar sans une fake ID mais où les jeunes conduisent un Pick Up à 16 ans. Un pays où un café potable ne se boit que chez Starbucks mais où un 1/2 litre de diet coke coûte 50 cent, parce c'est diet et donc pas mauvais pour la santé. Sauf que diet, plus diet, plus diet...

Un pays cher aussi, à tel point qu 'on se demande comment les gens font pour joindre les 2 bouts, où il est normal d'acheter une voiture à $16000 à 20 ans mais où on se fait jeter à la porte de chez soi à 40 ans à cause de la crise des subprimes. Sans crédit, aucun crédit vis-à-vis des gens d'ici. Outre le jeu de mots plus ou moins subtil, il est vrai qu'ici le crédit est roi et que des étudiants aux retraités, tous les américains ont un nombre fou d'emprunts parce tout cela est devenu totalement normal. Sauf que Fannie Mae et Freddie Mac peuvent aussi connaître la crise...

Un pays enfin où, malgré les divergences politiques, le drapeau américain flotte fièrement sur de nombreuses maisons. La fièvre politique des élections a gagné toute la ville et le dernier débat McCain/Obama n'a pas vraiment fait avancer les choses, tant les deux candidats étaient soporifiques et politiquement trop corrects. Les gens sont donc encore assez partagés, quand on sait qu'en France 80% des électeurs voteraient Barack au bas mot ( notez la pirouette).

Quant à moi, après avoir longuemment flippé sur mon sort des premiers jours, je me suis retrouvé grâce à la Providence chez des Francais formidables qui m'ont accueilli comme un membre de la famille. Une vrai lecon de vie et ce sera dur de les quitter.

Je sais maintenant différencier un avion ravitailleur en vol de l'US Air Force d'un navire LCS de la Marine américaine, et on peut dire que c'est un bon début pour mes premiers pas au service de l'armement.

Parmi les grandes nouvelles, un emménagement prochain dans une coloc en plein Georgetown. Ca promet sûrement des soirées mémorables avec l'équipe assez géniale des stagiaires de l'ambassade. Et je peux déjà promettre que ce ne seront pas que des soirées Wine & Cheese!

Bref tout est bien ici. Bien sûr il y a de temps à autre une envie de France. D'une terrasse de café où l'on referait le monde autour d'un verre, du filet mignon de maman ou de confits de canard, de revoir la famille, les amis, et l'excitation parisienne.

J'espère que vous allez tous bien.

''Take care and God bless'' ( j'allais oublier la tentative de citation quotidienne)


L'Américain

dimanche 7 septembre 2008

Shuffle up and deal


Le nez dans la valise et l'esprit ailleurs, je savais bien qu'il serait compliqué de publier un billet quotidiennement.


La citation d'hier sera donc simple: "mieux vaut tard que jamais".


Je déteste les aux revoirs. Jour après jour cette semaine, j'ai dit au revoir à beaucoup de gens sans vraiment m'en rendre compte. A ceux qui comptaient le plus sans doute. Dans cette longue valse, il y a pourtant des oubliés, non voulus, mais on ne peut jamais faire que la moitié de ce qu'on a prévu dans ces moments là.


Alors voilà, journée morose Vendredi, un seul au revoir mais qui compte plus que beaucoup d'autres et hier soir, un au revoir collectif autour de la table d'un café puis plus tard autour d'une autre table qui a réuni beaucoup d'entre nous ces deux dernières années. Les retrouvailles traditionnelles chez l'Bibi.


Les mêmes éclats de rire, les mêmes bluffs à 2 balles, la quinte backdoor que personne n'attendait, les vols de blinds et le tilt constant de ceux que je n'oserais citer mais qui se reconnaîtront bien.


Il paraît que la fièvre du poker a gagné plus d'un ces derniers temps. Le buzz médiatique en fait un phénomène de société mais il y a ceux pour qui tout cela représente un moyen de se sublimer et ceux qui au contraire profitent de l'instant parce qu'au fond ça reste une soirée entre copains.


Les derniers jetons sont posés sur le tapis. Pas d'étincelle pour cette dernière soirée, juste un ou deux coups d'éclat et quelques nombreux coups dans l'eau. Simplement le sentiment d'avoir passé un bon moment et que tout ça va manquer.


La citation du jour sera donc collective, in memoriam.


"Dans le doute faut payer" : DFG, Bib, JP, Seure Père & fils, Alex Kow, Tib, Beu, Bardoux.


Diplomatiquement vôtre,


Doyle

vendredi 5 septembre 2008

Jeunesse France


Triste journée,

Un Paris pluvieux et mélancolique et c'est déjà la nostalgie du départ.

On a beaucoup répété que les voyages forment la jeunesse. Ca a intérêt à être vrai.

"Engagez-vous qu'ils disaient"... (Unknown Soldier)

jeudi 4 septembre 2008

De la démocratie en Amérique .... (Tocqueville sors de ce corps!)

Après avoir essuyé lundi dernier les refus de l'Ambassade des US en France de me faire un visa diplomatique (amateurs de substances en tout genre et plus ou moins licites, passez votre commande pour la valise qui résiste à tous les contrôles douaniers...), parce qu'apparemment je n'étais pas une célébrité et que les premiers jours du mois seules les célébrités ont droit d'accès..., je suis retourné aujourd'hui à la charge.


Après avoir hésité à me faire passer pour un intermittent du spectacle ou pour un handballeur champion olympique (si si il y en a un qui a à peu près mon physique (en juniors)), j'ai finalement reculé devant la moustache effrayante du police guard. J'aurais du à ce moment précis lui citer cette phrase puissante de Christophe Lambert:

"La célébrité c'est comme un costume. Si on fait une tâche, le costume est foutu, mais il y a toujours le même mec à l'intérieur".
Miracle, ô miracle j'ai trouvé une personne à qui j'ai pu poser une question (avant cela se limitait à un ordinateur) et qui, en plus, a apposé un visa sur mon passeport. On se dit alors que le bout du tunnel n'est pas très loin, encore que... Je dois avouer que le fait d'avoir un visa diplo m'enchantait plûtôt et que je m'étais (c'est vrai) un peu imaginé que ça simpilfierait bien des choses... Triste retour sur le plancher des vaches.


Tout est bien qui finit bien. Un visa, un point de chute pour les premiers jours, il ne me manque plus qu'un avion pas trop instable pour découvrir l'American way of Life (en vrai!)


Diplomatiquement vôtre,


V.

mercredi 3 septembre 2008

Incipit (comme dit l'autre)

Chers tous,

Vous pourrez suivre sur ce blog mes aventures (extraordinaires sans doute) par-delà l'Atlantique, et vérifier par la même occasion si c'est vraiment ça l'Amérique!

Bien sûr je ne garantis pas une production littéraire constante et de qualité. Mais je m'efforcerai de vous tenir un maximum au courant de mes péripéties.

Aujourd'hui J-6 avant départ: toujours quelques problèmes de visa et en recherche d'un logement définitif sur place mais la vie est belle.

Je commence ce blog en prenant une bonne résolution: celle de publier quotidiennement une citation (pas forcément intelligente mais il parait qu'on gagne à prendre des résolutions!)

Et quoi de mieux que commencer en citant Oscar Wilde:

"La jeunesse de l'Amérique est sa plus vieille tradition: elle dure depuis trois cents ans".

N'hésitez pas à suggérer une citation, un haïku, ou une blague sur les blondes...

Diplomatiquement vôtre,

V.