lundi 9 février 2009

H.I.P H.O.P.E


L'année 2009 est déjà historique:

-17 janvier: American Idol party: soirée déguisée ''at home'' avec les venues exceptionnelles de stars internationales. On raconte que les Supremes et Diana Ross ont croisé Justin Timberlake, Gwen Stefani, Manu Chao, Marilyn Manson, David Bowie, Michael Jackson, Francis Lalanne, Claude Francois, Flavor Flav, Franz H. Pokora, les Spice Girls, Yannick Noah, Pete Doherty, M, Guy-Manuel de Homem-Christo du duo Daft Punk, John Lennon et Yoko Ono, Elvis Presley, Britney Spears et l'apparition VIP de Simon Tiemtoré. Anthologique! La Côte Est n'avait connu pareille soirée depuis bien longtemps.

- 18 janvier: les places étaient chères pour la soirée et certains n'ont pas eu la chance d'être invités à l'American Idol Party. On retrouve donc les frustrés de la veille au Lincoln Memorial pour un concert entre potes. Bruce Springsteen, John Legend, Usher, Shakira, Stevie Wonder, Mary J. Blige, U2, Will.i.am, Beyoncé, Sheryl Crow et bien d'autres se consolent en chantant devant 400 000 personnes.

-19 janvier: gala inaugural de la Black Chamber of Commerce à l'Ambassade (Smokey Robinson, ''King of Motown'' in da place!).

- 1er février: victoire historique 27-23 des Steelers de Pittsburgh sur les Cardinals de l'Arizona lors du 43e Superbowl, grâce à un touchdown monumental de Santonio Holmes 35 secondes avant la fin du match. Initiation à la vraie culture américaine pour les frenchies. Rendez-vous était donné à 14h pour passer un Superbowl Sunday avec, au menu, 4 kilos de wings, nachos, beer-pong, et paris sur les scores. Pas vraiment sûr d'avoir compris toutes les règles mais j'en retiens une: les Américains ont une résistance à la bière qui ne cesse de me surprendre.
- Neige et printemps se bousculent à Washington où le thermomètre oscille entre -20 degrés ressentis et 15 degrés et grand soleil à quelques jours d'intervalle.

- Beaucoup moins drôle mais tout aussi exceptionnel, les chiffres démentiels du chômage qui commence à avoir de sévères répercussions sur la population américaine.

Et puis toujours l'ambiance de la coloc, une première visite francaise à Washington pendant 6 jours avec le grand PIF, la valse entrainante des dîners et soirées entre stagiaires, Hairspray à Broadway, 31 décembre sur un roof new-yorkais: la vita è bella comme dirait l'autre et on profite un max.

Mais c'est bien évidemment le 20 janvier que l'Amérique a écrit l'Histoire et que toutes les télés du monde étaient braquées sur le mall de Washington. Consécration pour Barack Obama et pour toute la communauté Black américaine. Malgré le froid polaire, la fatigue et la foule impressionnante, presque 2 millions de personnes se pressent dès 6h du matin pour vivre la magie de ces instants qui font vibrer l'Amérique. J'ai rarement vu un évènement susciter autant d'émotion. Obama, 44e Président américain, élevé au rang de star internationale. Bush copieusement sifflé et Cheney, en chaise roulante, ridiculisé. Tout un symbole, une raison de plus pour les Etats-Unis d'espérer le changement, d'imaginer la fin d'un gouvernement de bras cassés et le début d'une nouvelle ère. Et brusquement la sensation qu'on y est. Oubliés les pieds gelés et les mains qui brulent, la foule se fige pendant la prestation de serment et laisse ensuite éclater sa joie. La clameur s'élève et ne s'arrêtera plus.

Et puis la parade et l'inimaginable. Dans la rue, au milieu des passants sur le chemin du retour, une distribution de tracts. J'évite, pensant à de la pub mais derrière, les plus avertis ne font pas la même erreur et nous en font profiter. Nous voilà donc partis, un ticket vert entre les mains qui devient soudainement aussi important qu'une green card, vers une place officielle devant la Maison Blanche sur Pennsylvania Avenue, au nez de ceux qui attendaient depuis 8 heures. Assis à 10 mètres de la tribune présidentielle, en face de la tribune des journalistes. On murmure qu'il est possible que Barack Obama passe devant nous en marchant avec Michelle. Dubitatifs, on attend, sous le regard vigilant des snipers qui occupent chaque rooftop des alentours. 1 heure passe puis 2 heures, immobiles et engourdis à espérer, sans vraiment trop y croire. Soudain les cris, les pleurs et les appareils photo qu'on sort frénétiquement de sa poche pour ne rien rater de l'instant. Le voilà sous nos yeux, souriant et accompagné de Madame. Tous deux sont suivis par un Joe Biden déchainé et les 15 000 participants de la parade. Mickey peut aller se rhabiller.

Déjà les problèmes arrivent avec des nominations gouvernementales qui sont mises en attente par le Congrès à cause de candidats plus ou moins réglos. On sort les vieux rats du placard. Mais qu'importe, Obama reste décontract', avoue bien volontiers qu'il ''a merdé'' sur NBC et garde son calme.

Bref l'année commence sur le chapeau d'Drew (du nom de notre coloc américain) et ce n'est sans doute pas fini puisque je me suis engagé auprès du service culturel pour bosser à l'Ambassade jusqu'au 15 juillet. Salut l'armement, bonjour Edouard Baer et Yann Tiersen, la fête de la francophonie, et la fête de la musique.

Vous êtes évidemment les bienvenus à la maison si l'envie vous prend un jour d'aller manger un hot-dog avec Michelle ou d'emmener Malia et Sasha jouer au frisbee.

Je vous embrasse et pense bien à vous

Victor

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